STATIC MOVEMENT

Michal Vittels

02 avril – 30 avril 2022

VERNISSAGE

2 avril 2022

PRESSE                  19H – 21H

FILM-PROJECTION               de 19H

©Visuel : Michal Vittels – Achimea, huile sur toile , 2018

Du 02 avril au 30 avril 2022

Mémoire de l’Avenir – Humanities, Arts and Society
accueillera une exposition
de Michal Vittels
Intitulée

Tant que tu ignoreras ce qu’il faut fuir ou rechercher, ce qui est nécessaire ou superflu, ce qui est juste et ce qui ne l’est pas, ce qui est moral, tu ne «voyageras» pas, tu ne seras qu’un errant. […] car tu voyages avec tes passions, ton mal te suit. 1

ÉVÈNEMENTS
GRATUITS

VERNISSAGE

02 04 2022

PRESSE 19H – 21H

PERFORMANCE

de 19H

VISITES

OUVERT AU PUBLIC

du du mardi au samedi
de 11h à 19h

& SUR RDV

contact@memoire-a-venir.org

OFFRE 

groupe vis-à-vis d’adultes ou de jeunes & SCOLAIRE

également disponible
via

Depuis plus de 40 ans, cette artiste, née en 1948 et formée en architecture au Technion, Haifa- Israël, déploie sur ses toiles ce qu’elle nomme des figures. Le terme est important, car il ne s’agit jamais pour Michal Vittels de dresser un portrait ou de capturer l’essence ou le caractère d’une personne.

Depuis le début de sa carrière c’est la figure humaine, en particulier celle de la femme, qui est son principal sujet d’investigation.

Si elle travaille parfois d’après photographies, souvent à partir de sa bibliothèque d’images mentales,  ce sont les positions qui lui servent de modèle, jamais les visages. Ses figures, seules, disposées frontalement, statiques, sur fond généralement neutre ou ne suggérant aucun lieu particulier, présentent des expressions attentives, le regard porté à l’intérieur ou à l’extérieur. Face à l’agitation du monde, ses personnages  s’articulent autour de projections personnelles, prises dans un voyage intérieur.

A travers elles l’artiste dresse des autoportraits.  C’est le surgissement d’émotions qui la traverse qui viennent habiter ses toiles. Par les postures très peu mobiles de ses figures, l’artiste cherche à faire émerger ce qui relève du souffle de l’esprit, du mouvement de l’âme.

« Pour se représenter soi-même, il faut essayer de se peindre comme si on était quelqu’un d’autre » Lucian Freud (1922-2011)

Cette ambiguïté du portrait/autoportrait que l’on retrouve dans la peinture de Michal Vittels, est une constante dans l’histoire de l’art en tant que l’œuvre est toujours d’une manière ou d’une autre une incarnation de son auteur.trice par le processus artistique, physique ou intellectuel déployé.

L’autoportrait est autant un reflet qu’une conscience de soi disait également Lucian Freud. Michal Vittels ne se peint pas comme elle se voit mais comme elle se ressent. Ce mécanisme relève d’une affirmation de soi et de sa singularité. Mais peindre d’autres corps que le sien lui permet aussi une mise à distance avec elle-même dans une recherche à la fois d’universalité des passions humaines et d’invitation pour le spectateur à projeter sa propre existence dans les figures de ses toiles.

Dans La rencontre du visage : une revisite du portrait contemporain, Marie Bonneau explique que pour le philosophe Emmanuel Lévinas, avoir accès au regard de l’autre c’est avoir accès à son intériorité, à une proximité. Le regard appelle l’autre, exigeant presque une réponse. Le regard va «révéler la transcendance du visage, sa hauteur », étant comme une ouverture vers l’intérieur. Grâce au regard, le visage devient parole pour Lévinas, il n’est pas que caractéristiques physiques2 .

Michal Vittels, dans ses peintures, se sert à la fois du regard ou du visage de l’autre pour s’y incarner et en même temps créer cet espace, parfois inconfortable, pour le regardeur qui, face à un alter ego ou à l’Autre, tente de comprendre ce qui se pense sous ses yeux. Le regard tient donc une place capitale dans les œuvres de Michal Vittels  car il est le medium d’un dialogue intérieur et d’une conversation que l’artiste cherche à initier.

Dans ces figures l’artiste trace les contours d’une immanence de l’être rendue perceptible par sa présence qui surgit des positions -lascives, hiératique, allongées-  combinées aux regards, tantôt perçants, vagues, inquiétants. Elle nous renvoie paradoxalement dans chacune de ses figures à nos mondes intérieurs connus, à nos rêves, nos aspirations, nos frustrations …  autant que, dans notre rapport à l’altérité, au mystère que chaque être recèle en lui et que nous tentons de percer.

Marie-Cécile Berdaguer

1. Sénèque, De la tranquillité de l’âme, II, 11-13, dans SENEQUE, Entretiens, Lettres à Lucilius, éd. établie par P. VEYNE, Paris, éd. Robert Laffont, coll. « Bouquins », 1993, Ibid., lettre 104, 16-17, p. 1001.

2.Marie Bonneau. La rencontre du visage : une revisite du portrait contemporain. Art et histoire de

l’art. 2013. ffdumas-00958370f

Margalit Berriet – Présidente-fondatrice de Mémoire de l’Avenir, Artiste chercheuse

Marie-Cécile Berdaguer – Responsable des expositions à Mémoire de l’Avenir

michalvittels.com

PERFORMANCE

d’après une nouvelle de Leslie Kaplan
Par Isabelle Gozard


Le soir du vernissage:
vendredi 1er avril
à 19h30

Lors du premier confinement, Leslie Kaplan a écrit un recueil de nouvelles, L’aplatissement de la terre (Éditions P.O.L), le cinéaste Guy Girard a adapté l’une d’elle Un ennemi invisible dont Isabelle Gozard a été l’interprète. C’était à la sortie de cette période étrange où le silence et l’immobilité avaient saisi nos vies.

Un ennemi invisible raconte cette rupture. Le personnage de cette nouvelle (écrite pour être jouée) se débat intérieurement face à l’hostilité du monde. Sa folie dialogue avec celle de notre époque et de ses paradoxes. Cette parole intime et chaotique remonte les lignes de nos peurs et de nos obsessions : elle dit pour ne pas renoncer.

(environ 20mn)